quinta-feira, outubro 09, 2008

Le Clézio par lui-même

Créé 09/10/2008 - 13:53




Pour le dictionnaire des écrivains contemporains publié par Jérôme Garcin, J.M.G Le Clézio [1] avait écrit lui-même sa notice biographique en 1988. La voici.

«Les premiers mots des premiers romans que j'ai écrits étaient en lettres capitales:
QUAND PARTEZ-VOUS, MONSIEUR AWLB?
C'était en 1946 ou au début 1947, j'avais six ans, je partais en effet vers l'Afrique.
Le Nigerstrom était un cargo mixte de la Holland Africa Line qui reliait à l'Europe le chapelet des îles portuaires de l'Ouest Africa aux noms prodigieux, Dakar, Takoradi, Conakry, Lomé, Cotonou.
Le cargo était un monde flottant. Sur les ponts supérieurs, il y avait les passagers, les administrateurs coloniaux casqués, les officiers de l'armée, les dames en robes légères. Sur l'étendue du pont, en plein air, voyageaient les Africains qui embarquaient en cours de route, des femmes, des enfants, au milieu de leurs ballots, de leurs provisions.
Le vent était chaud, le ciel nocturne magnifique.
Le jour, interminablement, les Africains, nus, le corps luisant de sueur, frappaient les structures du pont à coups de marteau, les membrures des cales, les bastingages, pour enlever la rouille. Chaque jour, du matin au soir, il y avait ce bruit inlassable et inutile (puisque la rouille devait se reformer aussitôt), comme un rythme, come une pulsation. Cela résonnait jusqu'au fond de la mer lourde, avec la lumière ardente du soleil, les nuages immobiles, et les côtes lointaines, les lourds estuaires des fleuves qu'on imaginait, les plages éblouissantes de Casamance, du Ghana, avec le bercement de la houle et les vibrations des machines."

É interessante comparar esta densidade de texto literário com a ligeireza das observações colonialistas da mesma época, ou até mais recentes.... Ou com o irrealismo colonial-suspirado das "Áfricas Minhas".
No entanto os autores portugueses, e agora os neo-independentes, continuam a ter a maior dificuldade com o realismo colonialista e com as suas longas sombras...
Quantos mais anos vão ser precisos, quantas mais memórias apagadas, para se romper a cortina do silêncio da opressão colonial, nomeadamente a dos últimos 40 ou 50 anos antes das independências? Aqueles anos terríveis das guerras mundiais e que formataram gerações de dirigentes africanos, os que procederam ao arrear das bandeiras senhoriais?
Onde estão as narrativas dos Pakaviras? Os seus dias em S. Nicolau?
Os campos do algodão? Onde pára a Baixa do Cassange?
As vinhas da ira dos cafézais?

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